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L'histoire du soldat

Télérama Sortir

Le narrateur, tout en jaune du chapeau aux chaussures, tel un Monsieur Loyal, commence le récit: l'histoire d'un soldat, qui, sur le chemin qui le ramène à son village, se fait charmer par le diable. Avec son violon, c'est son âme qu'il vend... Lionel Hoche, chorégraphe passionné par ce mimodrame aux accents faustiens de Stravinsky, construit autour de la partition et du livret de Ramuz un univers poétique étrange, avec quatre interprètes : deux danseurs et une circassienne, qui ont chacun leur identité chorégraphique, et un récitant qui passe d'un monde à un autre, de la "réalité" à la fable. De superbes images, figuratives ou abstraites, en noir et blanc ou colorées, révèlent les paysages traversés ou illustrent les visions du soldat. Une version qui réussit à conjuguer les arts vivants et graphiques (la vidéo) et à plonger le public dans les eaux troubles et pourtant réjouissantes de la fable.
Françoise Sabatier-Morel

BALLROOM

L'Histoire du soldat - Vu au théâtre de Vanves
Certaines histoires traversent le temps, le relais étant fait par plusieurs artistes, qui la reprennent, la remettent, la réinventent. Le ballet classique en est plein, le contemporain se créé lui aussi ses mythologies. L'histoire du soldat pourrait en être : le conte moral composé par Stravinsky sur un texte de Ramuz en 1917 a déjà été chorégraphié par Diaghiliev, Robbins, Guizerix, Gallota...
Lionel Hoche qui ne cesse d'appliquer l'exigence des grands ballets qu'il fréquenta à ses chemins de traverse chorégraphiques, livre sa version pop up : les décors vidéos (signés Simon Frézel) se dessinent autour des quatre personnages, chacun faits d'une voix, d'une gestuelle, d'une posture, d'un clown - puisqu'ils touchent tous à la dérision de leur condition, qu'ils soient le soldat (Vincent Delétang, tout en lignes, comme un pantin malmené), le diable (Emilio Urbina, aussi bondissant que perfide), la princesse (Anne-Claire Gonnard, mystérieuse créature suspendue, au geste rond) ou le récitant (Hoche himself, dans l'éclat joyeux d'un monsieur loyal de la télé).
L'Histoire est celle de l'appétit frustré : la nouveauté, le pouvoir, la richesse, l'amour, le succès, le soldat les désire, presque malgré lui, et le diable lui donne bien du fil à retordre. Les plus jeunes sont conquis par les trouvailles d'Hoche : l'objet manipulé, le décor vidéo, les codes couleurs, la pantomime ; les plus grands s'y retrouvent. La pièce tient en haleine, émerveille, surprend.
La pièce centenaire peut peiner à convaincre face aux narrations traditionnelles, et aux contes qui finissent bien : elle témoigne au contraire de l'ouverture nécessaire des propos, qui combat avec finesse le discours du bonheur à tout pris, menant à la déprime, au profit du goût pour l'aventure, ses grandes joies et ses grands malheurs. Hoche lui apporte ses belles qualités de faiseur, le résultat est à ne pas manquer.
Charles A. Catherine

Critiphotodanse

L'art de rendre Stravinsky accessible à tous
Notre histoire débute en 1986 : Lionel Hoche, issu de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, a rejoint depuis maintenant trois ans le Nederland Dans Theater. Jirí Kylían est en train de monter L'Histoire du soldat de Stravinsky-Ramuz dans une nouvelle version chorégraphique. Ce projet de théâtre musical le marquera profondément et il y pensera souvent durant sa carrière de danseur et de chorégraphe. Mais ce n'est que trente ans plus tard, après avoir acquis la compétence et la maturité nécessaires, qu'il se sentira d'attaque pour ré-aborder cette oeuvre, non en tant que danseur cette fois, mais comme chorégraphe. Ce mimodrame, composé par Stravinsky en 1917 sur un texte de Ramuz pour trois récitants - le Lecteur, le Soldat et le Diable - ainsi que sept instrumentistes et créé dans sa version théâtrale à Lausanne le 29 septembre 1918 dans des décors de René Auberjonois, avait bien sûr connu plusieurs adaptations chorégraphiques, la première étant celle d'Anya Holm en 1929. Quelques années plus tard, l'oeuvre sera reprise en Belgique dans une nouvelle chorégraphie sous la signature de Marguerite Akarova puis, en 1942, par John Cranko. A leur tour, Jérôme Robbins en 1965, Maurice Béjart en 1966, Jean Babilée, l'année suivante, Jean Guizerix en 1976 et, enfin, Jirí Kylían dix ans plus tard, vont à leur tour s'emparer de ce chef-d'oeuvre. La saga ne sera pas terminée pour autant car, à la suite de ce dernier, cinq autres versions verront le jour, en particulier celles de Michèle Anne de Mey et de Jean-Claude Gallotta. A noter également que L'Histoire du soldat a aussi inspiré le cinéma, entre autres le film du cinéaste italien Massimo Scaglione de 1978, le film d'animation de l'Américain R.O. Blechman de 1984, ce dans un style mêlant le dessin à l'art déco et, tout dernièrement, Les aventures de Histoire du soldat de Michel Van Zele, film qui date de 2018.

L'originalité de la version que nous présente Lionel Hoche aujourd'hui tient dans le fait que, depuis 1988, ce chorégraphe, directeur et fondateur de la compagnie MéMé BaNjo, incorpore à ses créations un travail scénographique lié à des recherches plastiques très personnelles, aux saveurs poétiques inattendues. Pour L'Histoire du soldat, Lionel Hoche, qui a respecté à la lettre le livret en prose et vers de Ramuz et la musique de Stravinsky, s'est acoquiné avec un jeune vidéaste de grand talent, Simon Frézel, qui a conçu, sous l'égide du chorégraphe-metteur en scène, des paysages animés qui confèrent à cette oeuvre ésotérique un aspect intemporel et une couleur céleste. Les personnages s'y promènent comme dans un jardin tout en s'y intégrant parfaitement, actualisant ce conte fantastique d'inspiration faustienne à l'issue duquel le diable gagnera malgré tout la partie.

Rappelons-en succinctement la trame. L'histoire est celle d'un humble soldat (Vincent Delétang, candide victime) qui rentre au pays avec pour tout bagage son violon. Son chemin croise celui du Malin (le truculent Emilio Urbina) qui lui fait miroiter la fortune en échange de son instrument. Le soldat finit par le lui vendre contre un livre qui permet de prédire l'avenir. De retour au village, il découvre alors que personne ne le reconnaît, ni sa mère, ni sa fiancée qui s'est mariée. En fait ce ne sont pas trois jours qu'il a passés avec le diable mais trois longues années... Le Soldat utilise alors son livre magique pour devenir fabuleusement riche. Incapable d'être heureux avec sa fortune, il joue aux cartes avec le Diable : son argent contre le violon. Le Diable gagne d'abord, mais enivré par ses gains, il se laisse voler le violon. Le Soldat peut alors « guérir » et ramener à la vie - et à l'amour - une Princesse malade (Anne-Claire Gonnard) promise par le Roi son père à qui la soulagerait. Malheureusement, cherchant toujours plus de bonheur, le couple quitte le royaume et désobéit au Diable. Or ce dernier finit toujours par gagner, et le soldat terminera sa vie en enfer.

Lionel Hoche, qui incarne lui-même le Récitant sous la forme d'un monsieur Loyal, a parfaitement respecté la trame de cette fresque dans ses moindres détails, tout en la transcrivant à notre époque : ainsi a-t-il placé au début de la pièce ses personnages dans une campagne verdoyante et accueillante mais parfois aussi inquiétante au bord d'une petite rivière, les conduisant peu à peu vers un petit village calme et tranquille (trop...), quasi-désert. L'ayant quitté, le soldat se retrouvera dans un univers rougeoyant d'usines nucléaires et d'industries crachant une fumée noire - clin d'oeil tant à notre monde pollué qu'à la « toxicité » du Malin - puis dans une petite auberge d'une région vinicole au sein de laquelle les protagonistes de l'oeuvre joueront aux cartes et s'enivreront. Tout cela bien sûr à mi-chemin entre théâtre et danse. Petite entorse à l'argument - mais on le lui pardonnera volontiers - Lionel Hoche a transformé la jeune princesse malade en une acrobate-funambule issue des cintres qui s'en laissera descendre dans une draperie pour s'unir avec le soldat devenu prince. Détournement théâtral coutumier à ce chorégraphe-metteur en scène qui a l'heur de valoriser dans ses spectacles toute une pléiade de disciplines artistiques, de la peinture - allusion ici à Marc Chagall - aux arts du cirque et à la vidéo. Ce qui a permis de rendre tout particulièrement lisible cet univers musical, poétique et fantasmagorique, et de lui conférer une accessibilité universelle, notamment et surtout aux enfants.
Jean-Marie GOURREAU

M.M.O.

Télérama

TT "On aime beaucoup"
"Le public est plongé dans un univers d'images féériques (très belle création vidéo et graphique de Claudio Cavallari) (...) le propos du chorégraphe Lionel Hoche est autre : recréer sur scène un espace du vivant, naturel, simple. Une belle alliance de musique et d'images pour cette fantasmagorie dansée qui sait jouer de l'humour."
Françoise Sabtier-Morel - Janvier 2016
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CCCDA

"...Ici pas de narration, juste l'essence du conte: le féérique, pour en tirer une version dansée onirique, poétique et loufoque. Tout de suite plongée dans le fantastique, la pièce joue habilement de l'émerveillement en alliant les technologies numériques à l'artisanat des costumes. (...) Loin du spectacle jeune public facile jouant sur des rouages traditionnels, M.M.O. déploie un univers bien singulier et une signature chorégraphique sophistiquée. Le temps de quelques saynètes, le jeune public sera captivé, le grand public enchanté."
Anna - 7 décembre 2015
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Théâtrorama

La matière imaginaire du chorégraphe Lionel Hoche est un dialogue reposant sur diverses influences et technologies. Ici, une suite de Ravel se glisse doucement dans des contes de Perrault ; là, des éléments oniriques se chargent d'un symbolisme puissant ; partout, des lieux naissent depuis des corps et des gestes depuis des couleurs, scellant ainsi l'alliance de la nature et de la culture.
L'aventure à loeuvre se déploie sur un chemin partant toujours de lisières pour rejoindre des centres, qu'ils soient confins de forêts et de montagnes, ou intérieurs de somptueuses demeures. Tout devant, sur un seuil, des créatures sans visage batifolent et se jouent des formes et des saisons. Invisibles ou infiniment petites, elles viennent percer un univers immense que l'on croirait hors d'atteinte - des paysages d'enfance ou inscrits dans une culture populaire. Derrière elles, c'est un cycle à peine entamé qui en chasse un autre, tourbillonnant ou recommençant sans fin son passage. Du jour à la nuit, de l'été à l'hiver, de l'eau à la glace, de la terre au feu, du livre de Charles Perrault à la partition de Maurice Ravel, jusqu'à la chorégraphie de Lionel Hoche, ce qui s'articule balance sans cesse entre osmose et métamorphose.
Car la pièce appelle une bascule, un renversement. Ce qui est montré est le dessous d'une carte, un imaginaire tapissé sous le réel, le poétique sous l'empirique, ou bien ce qui fourmille encore sous un décor paraissant de prime abord engourdi. "M.M.O" se déballe comme la mallette d'un âge tendre, elle-même ouverte sur un double héritage. Logées sous les mouvements de Ravel, les lignes des "Contes de ma mère l'Oye" de Perrault servent alors à une nouvelle écriture, mais de corps cette fois, qui serait contenue dans les gestes de trois danseurs.
Où les arts se croisent
Princesses, êtres féériques, étranges ou hybrides, se détachent finalement de tout héritage et de toute référence pour s'en émanciper. Les danseurs ne se contentent plus d'être les personnages fantasmés et recrées issus des contes de "Ma mère l'Oye", mais ils viennent former les mouvements et les chairs d'une création unique et particulière : "M.M.O", sigle utilisé pour que se grave une autre empreinte, comme dans un recoin caché à deviner. Et cette signature sera composite, amphibie, à l'image du premier tableau dans lequel des eaux se mettent soudain à respirer pour qu'un vivant puisse s'engendrer, entamant là le trait d'union qui se fait entre le "corps" et le "décor" comme le souhaite Lionel Hoche.
La rêverie conçue par le chorégraphe a recours à plusieurs types d'images. Si elle se structure depuis une conscience collective par l'intermédiaire des contes et des personnages et lieux attendus, elle convoque également le numérique - sorte de sol vertical se jouant des illusions, se défaisant de quelques-unes, en accueillant d'autres - pour proposer un second discours et d'autres niveaux d'interprétations possibles. Des saynètes apparaissent de part et d'autre, tantôt chimériques (des teintes chaudes soufflant sur des teintes froides pour les faire disparaître, des éléments célestes bougeant tout seuls...), tantôt ludiques (un faux solo au chapeau, un trio déluré aux tenues bariolées, des pas de jazz sur de la musique classique...).
Ce carrefour à multiples dimensions et expressions est donc le lieu idéal d'un décalage primordial, dans lequel Lionel Hoche bouscule quelques codes pour mieux les rééquilibrer et finalement abandonner les artifices et costumes de scène. En son coeur, tout supposé inanimé peut prendre souffle et tout harmonie peut s'ébaucher à partir d'une dissonance. Ce qui importe est cette merveilleuse pulsation du vivant qui demeure partout, qui s'écrit, s'écoute et se danse.
Cathia Engelbach - 1er décembre 2015

TheatrePassion.fr

"Les Contes de Perrault sont revisités, et comme un livre d'images que l'on lit à un enfant, l'imagination est au pouvoir. Un beau spectacle qui ravit le coeur des enfants et de leurs parents."

SceneWeb.fr

"Une galerie de figures et de créatures merveilleuses s'anime dans une forêt enchantée, organique et mystérieuse et amène la musique de Maurice Ravel sur un terrain fantasmagorique. Tout en tirant vers les mondes virtuels et en empruntant aux univers de la B.D. Ou de l'animation, le projet croise, musique, danse, arts plastiques, vidéo avec délectation..." 

Flashville

ParisDanse.com

Pour cette seconde année de résidence au CDA d'Enghein-les-Bains, Lionel Hoche présente Flashville, sa première grande création au Centre des Arts. Avant même de rentrer dans la salle, un orchestre se fait entendre, sur scène, des danseurs en costume scintillant occupent l'espace. De grandes structures vides sont disposées sur le plateau, comme une ville décalquée et détourée, elles deviennent lieu de projections symboliques. Le chorégraphe s'entoure de l'Orchestre-Atelier Ostinato, sous la direction de Philippe Hui qui interprète la Symphonie Fantastique d'Hector Berlioz. Véritable envolée lyrique, la musique s'empare littéralement des corps et de l'espace. Impossible de ne pas être subjugué par les silhouettes scintillantes des danseurs, la chorégraphie et la lumière magnifient les mouvements et offrent des tableaux hallucinatoires... Les corps s'activent dans un espace changeant, les lumières transforment notre perception et les danseurs participent à l'évolution des mobiles, les volumes sont tour à tour des perchoirs précaires et des lieux où les mouvements sont restreints. Avec Flashville, Lionel Hoche signe une création haute en couleur, chatoyante et poétique.
Wilson Le Personnic - Novembre 2013

La Terrasse

Notre époque n'est-elle pas en proie à un nouveau "mal du siècle"? Pour sa nouvelle création, Lionel Hoche se tourne vers l'imaginaire romantique.
Le monde tel que nous le connaissons, à de nombreux égards, trouve sa source au XIXe siècle: les tourments politiques, la révolution industrielle, la "mort de Dieu" nourrissent un imaginaire foisonnant, où le trivial côtoie le sublime. C'est vers cette époque que Lionel Hoche se tourne pour créer Ftashville, pour dix danseurs un duo - comme un flash amoureux dilaté sur le temps de la pièce - et un groupe, architecture vivante ou nuée de spectres, qui agencent et reconfigurent l'espace
La Symphonie Fantastique d'Hector Berlioz
Mais le projet inclut aussi un orchestre : le chorégraphe a souhaité se confronter à la Symphonie fantastique. L'orchestre Ostinato interprétera cette oeuvre emblématique de la "musique à programme", et le travail commun entre les danseurs, les musiciens et le compositeur Sebastien Roux permettra de faire résonner l'oeuvre de Berlioz avec la danse, y compris en suspendant le mouvement musical, en l'altérant, en ouvrant des brèches dans la partition... Ouvrir des brèches, c'est sans doute, in fine, le projet du chorégraphe pour nos propres imaginaires. "Si les neurosciences nous montrent aujourd'hui que la réalité vécue n'est qu'une production de notre système perceptif et de notre mémoire, alors nous devrions peut-être, comme nos aînés du XIXe siècle, compter avec les forces de l''maginaire et les ruses des morts pour construire un monde partageable par tous"
Marie Chavanieux - Novembre 2013

Entrelacs

Le Nouvel Obs

De belles images surgies dans la pénombre et les grondements d'un orgue...
Raphael de Gubernatis - Octobre 2010

Sud Ouest

Entrelacs s'inscrit dans une esthétique fantastique plutôt classique, et disons le réussie, dans la droite ligne d'un "Dracula" de Murnau comme les films d'horreur des années 50 ou 60. Usant des clichés traditionnels, avec l'homme à cape et chapeau noirs, la dame blanche diaphane et éthérée, tout se déroule dans une ambiance de cimetière accentué par un orgue bourdonnant et oppressant.  Et est agrémenté de projections pseudo-holographiques et de personnages ectoplasmiques.  On est dans une pièce que ne manque ni d'humour ni de talent, et cultive une esthétique désuète pour explorer l'outremonde, ce qui fait peur et fascine.  Le tout est accompagné d'une bane son dans le ton, sombre et plutôt rock avec Bauhaus... mais aussi plus inquiétante avec Messiaen.  Laissons le temps à Lionel Hoche de nous emmener du côté obscur du monde, d'entrelacer le passé et le présent, la danse et le cinéma, en se promenant en funambule sur le fil de l'ironie et du beau.  C'est un vrai défi.
Céline Musseau - 13 sept 2010

ParisArt

Lionel Hoche convoque dans le grand studio du CND des figures incontournables du genre fantastique pour un bal des vampires singulier, rythmé par des chansons du fameux groupe rock gothique Bauhaus et des harmonies hypnotiques d'un orgue joué en live.
Le chorégraphe Lionel Hoche invite son public à s'immerger dans un univers tout particulier dont les codes sont largement connus et partagés. Il joue sur le plaisir de la reconnaissance, mais les évidences se montrent facétieuses et le terrain mouvant. Gare aux faux pas ! semble nous avertir le mannequin qui nous accueille, échoué sur le plateau, écrasé au terme d'un plongeon fatal.
Derrière la forme légère qui flirte avec le cabaret ésotérique, Lionel Hoche se lance un défi considérable. Il signe une pièce bâtarde à la croisée de plusieurs médias : musique, image et danse. Les références sont pleinement assumées et les ficelles abondement exposées dans le clair-obscur environnant. La force et la beauté de la proposition tiennent justement à sa sincérité et à sa justesse : la danse se niche dans la zone d'ombre que d'autres spectacles nous cachent soigneusement. Elle nourrit, donne de la substance et de la chair à des images volontairement trop prononcées à la mode fantastique. Elles renvoient au cinéma expressionniste ou encore aux clichés du professeur Charcot, qui signe dans la seconde moitié du XIXème siècle l'acte de naissance de l'hystérie dans la pathologie moderne. La dualité expressionniste semble devenir le principe même de la création. Le partage des matériaux sensibles est net entre la masse informe de corps masqués qui portent la danse et d'autres très exposés au contraire, qui appartiennent au règne du visible, de l'image, du cinéma (épouses du conte Dracula ou jumelles à la façon Shining), manipulés par ces premiers.
L'atmosphère, lourde et enfermée, se dissipe dans des ruses dignes du proto cinéma de Georges Méliès. Un rayon de lumière traverse le plateau. Aimantée à son tracé au sol, une jeune femme vêtue de blanc, s'avance comme sur un fil de rasoir, d'un pas somnambulique. Une prochaine victime sans doute. Son rythme, complètement ralenti, au bord de la catalepsie, contraste avec les mouvements accélérés des danseurs entièrement masqués. Ils parcourent le même tracé de lumière à reculons, telles les particules d'une matière indivise animée par des flux énergétiques. Il n'y aura pas de collision, il s'agit plutôt de couches superposées, d'ordres de sublimation distincts, de deux manières de vivre le temps concentrées d'un même trait.
L'effet est terrible, et entraîne la perturbation des sens, la perte des repères. Tout devient mouvant, le glissement dans le fantastique est effectif. Verticalité et horizontalité se confondent à en donner le vertige. Le saut dans le vide est imminent (et on pense à Vertigo d'Hitchcock). Des flashs dévoilent les déplacements des corps : la danse passe du côté obscur, occultée, insaisissable, dense. Les corps masqués grouillent, colportent la psychose, telles des forces sombres qui contrôlent le délire palpable d'un corps de femme totalement sous leur emprise.
Dans une pièce tiraillée entre le visuel et le sensible, le risque était réel que l'image fasse taire la danse. Lionel Hoche réussit cette création dans sa juste intuition d'une danse se donnant comme un liquide amniotique qui berce, chahute et nourrit ces images.
Smaranda Olcèse-Trifan - 4 mars 2010

La Terrasse

La nouvelle pièce de Lionel Hoche prend la parti d'un monde fantastique, un entre-deux confiné aux frontières du réel.
Cinq danseurs pour un monde à part, appuyé par des images vidéo et une musique tantôt planante, tantôt inquiétante...  Lionel Hoche a délibérément travaillé sur un univers très écrit, reprenant à son compte les codes du fantastique issus de la littérature comme du cinéma pour impacter l'imaginaire du spectateur. On y croise des êtres masqués, figures noires comme des ombres glaçantes, tout comme de jeunes femmes diaphanes.  Tous jouent sur les apparitions et les disparitions, venant d'un monde supérieur ou d'outre-tombe, sur l'aspect fantomatique ou jumeau des personnages.  La danse se fait caressante ou expressionniste, chargée de clins d'Å?il et de références qu'elle croise et décroise.
Nathalie Yokel - Février 2011

Danser

Les frontières tombent, les codes disparaissent pour laisser place à d'autres et nous donner à voir un monde où l'apesanteure et la vue sont différentes et différenciées.
Entrelacs, entre là, entre ici et là...
La scéno-chorégraphie de Lionel Hoche, avec ses cinq danseurs et un organiste nous plonge dans le doute sensoriel et sensuel, l'ajout d'une création vidéo vient créer une mise en abîme de la pièce et de l'espace même où nous nous trouvons.
Dès le début du spectacle, nous sommes envahis par le noir lumineux et le noir des sens. Deux danseuses traversent la scène sur une diagonale ouverte vers le futur, d'autres les suivent à rebours, ce qui crée immédiatement une étrange impression qui brouille notre monde de pensées habituelles.
La transposition des codes et des figures, du fantastique au champ chorégraphique, nous porte et nous transporte dans une alchimie singulière, nous faisant tour à tour rêver, douter de nous-même et de ce que l'on perçoit.
Des images d'enfance ressurgissent du plus profond de notre mémoire avec un léger sourire du coin des lèvres...
Entrelacs de Lionel Hoche est un billet pour l'au-delà, c'est à dire l'eau de là-bas au loin et l'eau de notre plus profond "moi".
Les spectres de notre histoire nous transportent vers leur compréhension et notre propre dualité.
Yohann Grandsire

Le Nouvel Obs

Entrelacs, le fantastique vu par Lionel Hoche
Grondements d'orgue, obscurité dramatique, silhouettes noires et anonymes, figures spectrales, blanches jeunes filles en robe vaporeuse, squelettes d'arbres torturés...  Pour créer Entrelacs, Lionel Hoche a largement puisé dans le répertoire fantastique, dans ce néo-romantisme de la fin du XIXème siècle ou le début du XXème, celui qui impressionne dans le "Fantôme de l'Opéra" ou dans l'antre du sous-marin du Capitaine Némo de "Vingt mille lieux sous les mers". Pour cadre  idéal et terrifiant, le chorégraphe aurait pu aussi bien choisir l'étrangeté sinistre du château d'Ilbarritz, tout proche de Biarritz, avec son impressionnante salle de musique haute de plusieurs étages où le propriétaire, au clavier de son orgue monumental aimait jadis à jouer Wagner et à faire mugir son instrument sur fonds d'éléments déchainés, alors que les formidables tempêtes, au-dehors ravageaient la Côte Basque.  Tout Entrelacs se veut d'un onirisme échevelé...
Raphael de Gubernatis - Septembre 2010

Frixion

Le Monde

FriXion, chorégraphié par Lionel Hoche sur le registre "après-midi déguisé dans le grenier de grand-mère", séduit par son absence de prétention et son envie de jouer. Sur un ton fantaisiste les danseurs en jogging s'affublent de tutus, récitent du racine ou dialoguent en sourdine avec Sacha Guitry. Un magicien fait la majorette et le hip-hop s'envoie en l'air du côté du carnaval.
Rosita Boissau - 17 janvier 2007

Le sacre du printemps

Presse Diverses Sources Allemagne

NURNBERGER ZEITUNG - 19 janvier 2004
"...Lionel Hoche expose de manière plastique et énergique le jeu d'alternance entre attirance et répulsion, la tension entre agressivité et tendresse culmine dans un intense pas de deux entre Dagmar Bock et Ivo Bartsch..."

ABENDZEITUNG -19 janvier 2004
"...Du blues minimaliste aux explosifs mouvements roulés au sol, Hoche réussit de mystérieuses transitions qui révèlent de fascinantes nuances d'atmosphères..."

SERGEI - Mars 2004
"...La sombre et érotique interprétation de Lionel Hoche du Sacre du Printemps entraîne le public dans son sillage. Allez-y..."

NURNBERGER NACHRICHTEN - 12 mars 2004
"...Les scènes d'ensemble séduisent par leur couleur et leur temps : danse-théâtre au meilleur sens du terme..."

FRANKISCHEN TAG - 19 janvier 2004
"...La version piano du Sacre de Stravinsky (interprétée en direct par le duo Andreas Grau/Gosschumacher) souligne, en renonçant à la diversité orchestrale des percussions, l'âpre caractère de l'oeuvre, et offre en combinaison avec la chorégraphie riche de sensualité de Lionel Hoche, une enthousiasmante soirée de danse à Nurenberg..."

The Village Voice (New York)

Le corps parle
"Dans Le Sacre du Printemps, les cinq interprètes se ruent, leurs bras s'emmêlant autour de leurs corps, les pliant à l'intérieur. Les coudes sont cagneux, les torses fléchis, alors que les épaules sont spasmodiques, pendant qu'une hanche se hausse afin de repositionner une jambe tendue, les danseurs boitent et traînent des pieds. Etant des splendides interprètes, ils nous domptent en nous faisant croire qu'ils parlent ce langage chorégraphique couramment. Mais son essence est toujours instabilité, incommodité, une forme d'agressivité protectrice."
"Hoche a choisi la version pour deux pianos de cette grande partition de Stravinsky pour nous imaginer une fête aux enfers. [...] Céline Zordia- une danseuse superbement voluptueuse - est clairement désignée comme victime sacrificielle, mais Hoche oscille subtilement vers et en dehors du scénario de Stravinsky au point ou nous sommes presque pris de court quand Zordia tombe dans un éclat de lumière rouge pour ne plus se relever. Vêtus de costumes noirs, les danseurs se brutalisent autant qu'ils visent la victime, sa puissance et son innocence semblent les stimuler. De temps à autre ils se regroupent autour d'elle pour la flairer. Cette vision est peut-être moins celle d'un rite primal de fertilité que celle du violent passage à l'âge adulte d'une fille dans l'ambiance narcotique et bestiale d'une antre moite."
Deborah Jowitt - 9 au 15 juillet 2003

The Dance Insider

Le printemps industriel de Lionel Hoche
"Le Sacre du Printemps de Lionel Hoche égalise la partition débaucheuse de Stravinsky avec une énergie féroce. Le fil narratif bien connu de cette oeuvre notoire aurait pu faire obstacle à un chorégraphe moins rigoureux, mais Lionel Hoche l'aborde en parfait allié. Céline Zordia, la victime, se promène au travers une forêt de lampes industrielles fluorescentes avant d'être rejoint par Marielle Girard et Loren Palmer lors d'une danse qui ressemble à un bizutage très agressif dans une école de filles. Emmanuel Le Floch et Cédric Lequileuc suintent la débauche dans une approche rapace envers les danseuses, qui participent activement au sacrifice d'une des leurs. Hoche réussit à créer des images primales de l'homme et de la femme, du prédateur et de la proie, dans de mouvements de groupe frénétiques et violents.
"Les costumes, des variantes sur le noir scintillant et le rouge, ainsi que les lanternes imaginées par Philippe Favier, nous plongent dans une sorte de club-entrepôt glauque, cet ancien rituel se déroulant un samedi soir dernier. La danse appelle une réponse tellement extraordinaire et viscérale à ses crescendos infatigables de mouvement brutal que l'on se sent aussi essoufflé et vidé de toute énergie que la victime s'écroulant quand les lumières disjonctent avec le noir final."
Maura Nguyen Donohue - The Dance Insider (USA) - Flash Review - juillet 2003

The Berkshire Eagle

Un travail de chorégraphe qui vaut le détour
Lionel Hoche est assurément un chorégraphe sérieux qui aime clairement son travail.
"Si nous pouvions jouer avec le temps et regarder le Sacre du Printemps de Lionel Hoche en le juxtaposant aux versions des premiers Modernes (y compris celle de Nijinski pour le Ballet Russe de Diaghilev) sa gestuelle pourrait bien sembler aussi pataude que les premiers essais. Sa danse, très ancrée, et son utilisation délibérée du poids et de la gravité, la place qu'il accorde au rapport au sol, rappellent les recherches de ses aïeux les Modernes pour contrer la gestuelle apprêtée du ballet classique. Il s'agit presque d'une recherche préméditée du vilain, choisissant le recours à l'inélégance - enchaînant les marches aux genoux raidies ou boiteuse, par exemple, ou en "déformant" des membres, courbés en dedans plutôt que de les étirer pour défier l'espace... Hoche intègre parfaitement les principes de la mécanique, des pivots, des axes et de la charnière.
"Il s'agit d'une danse envoûtante, construite, presque soudée ou forgée sur les corps des danseurs. Les limitations que la danse a outrepassées à travers des siècles d'évolution technique sont réintégrées par Hoche comme des principes définitoires.
"Tout semble aller à l'encontre d'une possible accessibilité pour le public, même quand on cherche le nouveau, le mieux et le différent. Pourtant Hoche nous tient, nous fascine. Il croît en ce qu'il fait, et le respect avec lequel il travaille sa matière en est sans doute la cause. Ni le "moi" ni la prétention ne le motivent. [...] Et nous l'aimons car il porte une attention particulière au détail, à chaque détail, à l'écoute du corps, à sa vision du corps dans l'espace, au fonctionnement du corps dans l'espace délimité, à la lumière, avec et sans la couleur, à l'ornement, dans et en dehors de la musique. »
Allison Tracy - le 28 juin 2003

Critical Dance.com

"La sonorité "noir et blanc" de la partition pour deux pianos du Sacre du Printemps de Stravinsky appuyait l'ambiance sobre déployée à la scène par la lumière, comme dans une cathédrale. La singularité des sept luminaires-néons suspendus, pendus de manière asymétrique à peine au-dessus du niveau du sol par des câbles qui se perdait dans les poutres, magnifiait l'espace scénique."
S.E. Arnold - Critical Dance.com (USA) - juin 2003

The New York Times

Puiser le meilleur du mouvement
"Lionel Hoche s'est démarqué d'autres chorégraphes français lors du festival France Moves, qui s'est tenu à New York en 2001. Contrairement à beaucoup de ses contemporains, son travail démontrait une recherche tournée vers la composition formelle et le mouvement, plutôt que vers la théâtralité. Cette soif d'inventer d'autres langages chorégraphiques était toujours évidente dans son Sacre du Printemps. .. La pureté nonchalante dont a fait preuve sa troupe il y a deux ans cède la place ici à une turbulence charnelle [...].
"Hoche retient un soupçon du scénario de Stravinsky, mais identifie sa victime dès le début, plutôt qu'à la fin de l'oeuvre. Il s'agit dâ??une version en costumes modernes qui ne comprend que cinq danseurs et qui rappelle Huis Clos de Sartre dans cette manière intimiste d'analyser les rapports qu'ont les personnes envers elles-mêmes et envers les autres.
"Le mouvement d'un danseur déclenche celui d'un autre, utilisant la plupart du temps un transfert d'énergie par le(ur) contact : une théorie du mouvement "domino". Céline Zordia, les jambes nues et isolée depuis l'ouverture, développe son admirable résistance afin de participer à plusieurs jeux initiatiques. Nous y rencontrons des images d'enlèvement, des furetages bestiaux, des corps s'effondrant ou se culbutant, accompagnés de gestes tranchants."
Anna Kisselgoff - le 19 juin 2003

Danser

"Pour sa lecture du Sacre de Printemps, Lionel Hoche a choisi la réduction pour deux pianos. Il aborde ce classique de façon intimiste : cinq danseurs, trois filles et deux garçons. Ce compte bancal, cette inégalité vont régir les rapports entre les personnages, créer des dynamiques de groupe, exacerber les rapports de force et isoler une des filles. Elue ? Victime ? Elle sera au centre des tensions. La chorégraphie de Lionel Hoche se construit à partir de ces rapports de séduction, de ces relations conflictuelles, de ces attirances-répulsions inhérentes au groupe, à la manière d'un rite initiatique."
Jacky Pailley - Danser - janvier 2003

La Tribune Le progrès

"...Lionel Hoche demande à ses danseurs un fort investissement physique et une exploration de leurs abysses intérieures. Brûlant du feu des attractions souterraines, se heurtant ou se pliant aux pulsions viscérales, MéMé BaNjO traduit les méandres de la psyché par un travail corporel énergique basé sur la dynamique de groupe et ses rapports intrinsèques. L'électricité est dans l'air, jusqu'au paroxysme..."
Claudie Léger - La Tribune Le progrès - novembre 2002

Kadavresky

Danse - (European Dance News)

"Depuis plusieurs saisons, Lionel Hoche, intrépide, malicieux, imaginatif, se complaît dans le style de danse déjantée. Il ne se prend pas au sérieux, et s'amuse avec la danse, avec les danseurs, avec lui-même. La sinistrose, l'horrible, le laid, le vulgaire, n'est pas sa tasse de thé, celle des spectateurs non plus. Quand on a vu un spectacle de Lionel Hoche, on y revient toujours avec plaisir, parce qu'on sait que l'on ne va pas voir la même chose que la dernière fois. Il ne fait pas partie des chorégraphes qui font le même ballet pendant trente ans.
Kadavresky est un conte moderne. Il me faut avouer que je n'ai strictement rien compris à cette histoire, et que je n'ai fait aucun effort pour la comprendre. Je me suis simplement laissé amuser par ce déroulement spectaculaire, si caractéristique des facéties du chorégraphe. Lionel Hoche mêle habilement chant, danse, musiques diverses. Quand il songe au Perrault de son enfance, il ne l'enferme pas dans le carton-pâte de Disney, il le réduit en confettis qu'il jette sur le public. Les gens coincés font quelques grimaces : crime de lèse-Majesté : on ne s'ennuie pas, quelle horreur ! Les autres ne boudent pas leur plaisir. Les danseurs sont épatants (...). Vous l'avez compris, c'est la danse mise en bande dessinée burlesque. Ce burlesque sérieux qui ne laisse pas sans deviner quelques mouvements d'inquiétudes dans l'imaginaire du chorégraphe. Tout est parfait dans cette épopée au rythme endiablé de la musique si drolatique de Yann Gourdon qui n'a pas fini de nous surprendre. Lionel Hoche a su créer un style, nous ne sommes encore qu'au début d'une série d'albums chorégraphiques qui va certainement se poursuivre pour enchanter de 7 à 77 ans".
Michel Odin, mars 2002.

Libération

Une féerie d'ogresses
"...Lionel Hoche signe une aventure burlesque sur les traces d'un enquêteur, Kadavresky. C'est une vraie pagaille au pays des fées et autres ogresses. Le principe d'écriture du cadavre exquis sert de fil conducteur à cet opéra, chanté, dansé et narré (...). On rencontre des personnages bien sympathiques : une trop gourmande ogresse, une soeur Anne éberluée. La scénographie sert le propos éclaté du spectacle, sorte d'album d'enfant en relief..."
Marie-Christine Vernay, le 29 janvier 2002

Télérama, Danser

Inventaire à la Prévert
"Kadavresky de Lionel Hoche, ça se prononce comme cadavre exquis, ce jeu surréaliste où l'on fabrique une phrase à plusieurs. Et l'on est devant cette pièce comme face à un inventaire à la Prévert : une photocopieuse et un joueur de vielle, une ogresse végétarienne, un donjon avec héraut à porte-voix, trois fées marinant sous les UV, un prince Ch'Armand et sa belle endormie, un troupeau de lapins à pile (vous avez dit Duracel ?), Barbe-bleue en catcheur cagoulé. Tout cela au fil des trois actes, suivant les méandres capricieux d'une intrigue qui emmêle conte de fée et polar. Lionel Hoche tapote sur la porte du kitsch, secoue quelques idées reçues, fait sourire et rire. La scénographie de Philippe Favier, les costumes de Sylvie Skinazi ajoutent à cette ambiance de divertissement. Tournant le dos à ses pièces récentes, plutôt formelles, le chorégraphe de la compagnie MéMé BaNjO s'est accordé une savoureuse récréation."
Jean-Claude Diénis, novembre 2001

La Tribune, Le Progrès

Kadavresky : une drôle de cuisine
«Toujours débordant d'imagination, Lionel Hoche a voulu faire 'une fricassée de contes de notre enfance'. (...) Le scénario élaboré avec Lou Inglebert narre les ébats de personnages devenus mythiques : le prince Ch'armant en quête de sa dulcinée, les fées délicieuses, l'ogresse fumante. L'originalité du propos est de faire vivre tout ce petit monde aux temps modernes, et l'ère exige des adaptations ! Le prince, alias Cyrill Davy, est épuisé par plusieurs siècles au service de belles oisives, en l'occurrence Fée Béchamelle, Fée Rabita et Fée Peps au nom prédestiné. Bien choisie est aussi l'ogresse Gorgea (l'américaine Tara Maguire) faisant des gorges chaudes de ses anciens festins. Elle roule ses captivants yeux bleus aussi aisément que ses hanches étoffées ! Bref, l'enjeu est de taille. Et Lionel Hoche s'est adjoint des talents. Le Stéphanois Philippe Favier a conçu une scénographie pétillante : le donjon ressemble à un grand verre de limonade à bulles rouge cerise ; les lits des princesses endormies sont des appareils de lampes à bronzer, la cuisine moderne où se concoctent les philtres d'amour est amovible à souhait. La créatrice Sylvie Skinazi signe de merveilleux costumes en velours d'un style néo-Renaissance : en justaucorps et culottes de velours, les danseuses Marielle, Loren et Céline sont assez coquines, quant à Emmanuel Le Floch dans sa luxueuse seconde peau, il donne envie d'aller voir le faune de plus près ! Sous les jeux de lumières de Lucy Carter, le décor prend du relief. (...). ...le spectacle compte de très beaux moments de danse : en trios ou en solo, tel Dragibus (alias Cédric Lequileuc), pantin savamment désarticulé, tout en hauteur de sa tour. La dynamique gestuelle de la compagnie MéMé BaNjO est captivante. (...) Cette drôle de cuisine, à laquelle l'ogresse apporte toute son épicurienne fantaisie, a un agréable parfum d'enfance ».
Claudie Léger, le 11 octobre 2001

Petite pièce d'extérieur

La Tribune, Le Progrès

La dernière pièce, créée pour les Ballets de Monte-Carlo en juillet 1995, saisit par sa légèreté, sa fraîcheur, la justesse de ses mouvements. "L'harmonie des corps pour l'hétérogénéité d'un tout" ; une séquence qui fait vivre l'éphémère et se noue dans une ombre.
Neuf jeunes danseurs s'exercent dans la fluidité de l'air du soir, légers comme des bulles de savon... Un spectacle superbe mais le mot ne peut transcrire la beauté du mouvement.
M.R., le 14 avril 2000

Danse Conservatoire

Voilà une création originale, passionnante, qui apporte quelque chose de neuf, du jamais vu dans la danse. Merci à Lionel Hoche.
"Depuis quelques années, je m'applique à développer lors de chaque création, un code couleur, procédé pictural en quelque sorte. Qu'elle soit utilisée seule ou couplée, sa vibration et sa symbolique délivrent des énergies qui lui sont intimement liées, et qui irriguent la chorégraphie d'une force particulière.
Ce n'est pas simplement une dimension rétinienne ou esthétique, mais plutôt une dimension psychologique, symbolique et poétique, qui participe à chaque fois d'une dynamique singulière. Ce parti pris presque ésotérique va stimuler des appétits, des appels. Appétit de complémentarité, d'opposition. Avec ces choix de coloriste, il se crée naturellement des espaces de fascination, jusqu'à saturation. Saturation appelant une autre vibration pour calmer la première."
Voilà comment Lionel Hoche campe le décor, ou plutôt les couleurs. Le reste est séduisant, théâtral, étonnant.
Il y a d'abord un solo éblouissant de Gaby Baars. Seul en scène, il arrive avec une facilité surprenante à franchir un à un tous les pièges d'une chorégraphie simple et redoutablement difficile qui demande un immense talent. Il est rejoint par Gaëtan Morlotti, toujours parfait. Puis par David Thole, Sandrine Cassini, Giovanna Lorenzoni, Véronique Jean, Yaniv Nagar, Ina Broeckx, Ljiliana Peric et Didier Lambelet. Les dix danseurs doivent être cités, car ils ont tous magnifiquement réussi leurs entrés dans ces jeux difficiles. Lionel Hoche a choisi des musiques de Jean-Sébastien Bach pour ces "Petites Pièces" : préambule de la partita n°5, pour clavecin, sinfonia de la partita n°2, puis le concerto pour deux clavecins et cordes en Ut Mineur.
On le sait, il est quasi impossible de danser sur du clavecin. L'exercice est ardu. Beaucoup en voulant s'y frotter, ont cassé la corde magique de la petite musique.
Lionel Hoche relève le défi triomphalement. Avec un nouveau langage, fait de brefs pas esquissés, quelques pieds en dedans, des bras qui se brisent, il nous entraîne dans un monde magique, dans les contrées lointaines de ses rêveries, qui semblent proche du Paradis revu par Dante.
Les couleurs, les décors sont là, drôles, ludiques, étonnants. Des plumes d'autruche en mouvements, des appareils qui ne servent à rien et à tout. Les danseurs se meuvent au milieu de tout ça avec une tranquillité pleine d'ironie. On pardonne aux fresquistes la rapidité du coup de pinceau. Il faut faire vite avant que l'enduit sèche. Lionel Hoche arrive à ne pas irriter le spectateur, à ne jamais l'ennuyer, parce qu'on sait qu'il est sincère avec lui-même. Tel un fresquiste de génie, avec génie, en quelques coups de pinceau, il arrive à construire des petites pièces d'une étonnante grandeur. Si on les grossit, on s'aperçoit que tout est équilibre, que tout se tient, que tout supporte le grossissement, parce que tout est parfaitement conçu : le placement des pieds, les jeux des poignets, les nuques qui se tendent, les danseurs qui se reposent, au sol. Je n'ose pas prononcer les noms de Watteau et Marivaux, pour ne pas rattacher les Petites Pièces de Lionel Hoche au passé, mais par transposition d'art, je trouve le même intérêt esthétique et intellectuel à contempler les merveilleuses machineries de ce peintre, ingénieur, chorégraphe, explorateur des coeurs, Lionel Hoche. Nous attendons avec impatience une nouvelle série de ces petites pièces.
Michel Odin, Danse Conservatoire, Septembre 1995

Sinuosus

Les Saisons de la Danse

"Sinuosus est la première création que présente Lionel Hoche à Saint-Etienne depuis qu'il y est installé en résidence. Travail sur "le sinueux, les méandres de l'affectif et du sensuel", Sinuosus a un côté lisse qui dérange... Tout est impeccable, trop peut-être, et reste dans l'abstraction pure...()
"..il y a un duo formidable dans la seconde partie, et le déclic se fait..."
Gallia Valette-Pilenko, août 1999

Danse Conservatoire

"Sinuosus... Nous ne sommes jamais perdus dans les propos du chorégraphe. Il est Sinueux, à la manière de Montaigne, avec nonchalance, certes, mais obstination, et surtout, clarté...
"On ne s'ennuie pas un instant... Le travail de Lionel Hoche est assez extraordinaire. Je n'ai jamais vu autant d'idées personnelles, d'inventions ludiques, de techniques mises à plat et remodelées dans un enchaînement...
"Merci Lionel Hoche."
Michel Odin, juillet 1999

Echo de la Loire

Sinuosus : naissance d'un spectacle. "Avec Lionel Hoche tout se créé, rien ne se perd, tout se transforme. Véritable alchimiste il cherche des images fortes de la légende de l'art sous quelque forme que ce soit et les transpose à la danse contemporaine. En l'occurrence il s'appuie sur la sinuosité du S "dans le corps, dans la danse, dans la pensée, dans la poésie". Il la manipule la fait revivre autrement, la détourne, la fait glisser en décalant les possibilités et en restant cohérent. Il détruit les barrières entre l'imaginaire et le réel."
Joëlle de Laplanche, le 11 juin 1999

La Tribune Le Progrès

"La première création en résidence de Lionel Hoche à Saint-Etienne est réjouissante... La grande réussite de Lionel Hoche est, ici, de combiner des arts tels que musique, chant et références picturales... Lionel Hoche a donné expression aux compétences de chacun. La danse évolutive baigne dans les superbes jeux de lumière de Lucy Carter, tandis que la claveciniste voyage d'un bout à l'autre de la scène sur estrade amovible. Au fil du spectacle, l'architecture scénographique participe aux subtiles métamorphoses.
"Substantifique dans son intention, épuré dans sa manifestation, Sinuosus est appelé à un bel avenir"
Claudie Léger, le 3 juin 1999

Volubilis

The Village Voice (New York)

"Ingénieux, passionnant, et tout à fait déstabilisant !"
Deborah Jowitt, 9/15 juillet 2003

The Berkshire Eagle

"Les danseurs retiennent des sourires dans la joie de Volubilis, leur corps se précipitant, exubérants, baignant dans le technicolor."
Allison Tracy, le 28 juin 2003

La Tribune, Le Progrès

"(...) un pur joyau exaltant la danse..."
Claudie Leger, le 8 novembre 2002

Lyon Figaro

"(...) Volubilis, dont la poésie et la danse fluide servent désormais de signature de la compagnie MéMé BaNjO."
Agnès Benoist, le 5 novembre 2002

Le Nouvel Observateur

"(...) une très jolie pièce..."
Raphaël de Gubernatis, le 31 mai 2001

The New York Times

"Dans Volubilis un mobile botanique est suspendu au-dessus de la scène et le mouvement riche déborde de liberté."
Anna Kisselgoff, le 27 avril 2001

L & A Théâtre

"... une recherche originale de suavité élégante et subtile."
Martin C., décembre 2000

Danser

"Asymétries, déséquilibres, lignes brisées, Lionel Hoche organise une joyeuse disharmonie sur un concerto de Bach dans Volubilis..."
Jacky Pailley, décembre 2000

Libération

"...Même plaisir avec Volubilis de Lionel Hoche. Les danseurs se lovent dans des phrases chorégraphiques peu tapageuses respirant sur un concerto de Bach et suspendue comme un mystère sous un mobile qui a des allures de libellules."
Marie-Christine Vernay, le 14 novembre 2000

Le Figaro

"...Volubilis, la création la plus fine de la soirée, ludique et variée, typiquement française. La construction en est vivante, le vocabulaire original, pimenté de charmants petits gestes des mains et des bras. ... un amusant travail de déstructuration et d'équilibre."
René Sirvin, le 11 et 12 novembre 2000

L'Humanité

"... Alors qu'un mobile, genre liseron - c'est le nom français du mot "volubilis" - repensé façon Arman, tourne, suspendu dans les cintres, les interprètes dansent sur du Bach vêtus de slip, t-shirt et chaussettes bleu pastel. Sur les sonorités pincées du clavecin ils disent le plus par le moins, avec une grande pureté gestuelle. L'un incurve juste sa main. La ligne demeure frontale comme dans la tradition, mais la géométrie corporelle se complique à dessein. C'est très ludique. Le bas du corps, littéralement s'amollit comme les montres de Dali, tandis que le haut obéit, jusqu'au bout des doigts, à la plus grande rigueur."
Muriel Steinmetz, le 11 novembre 2000

L'Est Républicain

"...une chorégraphie qui s'enroule, avec délectation, sur la musique du concerto pour clavecin et cordes en ré mineur de Bach."
Didier Hemardinquer, le 8 novembre 2000

La Montagne

"Le symbole botanique, sous forme d'un immense mobile, ne laisse pas place au doute. Les arabesques corporelles pas davantage. La plante croît en un fin réseau d'élans contrariés, de courses parallèles et d'éteintes fugaces. (Volubilis est) nourrie de la pugnacité omniprésente de Bach ou d'un soudain silence qui suspend le temps chorégraphique au vide sidéral de l'image dans sa nudité."
R.D. 26 janvier 2000

Danser

"Volubilis est une pièce claire, aérée, qui court vers Bach par des chemins de traverse ; une danse buissonnière pour quatre garçons dont les qualités se complètent."
J.C. Diénis, juillet / août 1999

Les Saisons de la Danse

Qui Hoche approuve. Récemment nommé à Saint Etienne, il devrait y remplacer Thierry Malandain.  Lionel Hoche, à partir du vocabulaire académique, développe un style très personnel.
A l'instar d'un Hervé Robbe ou d'un Michel Kéléménis, Lionel Hoche possède cette élégance fine et déliée qui semble l'apanage d'une certaine école française.  Quelque chose comme l'héritage d'un marivaudage du mouvement où se devine quelque arrière pensée...  La démarche de Lionel Hoche se distingue par une imprévisibilité qui la sauve de tout soupçon de cérébralité forcée...  Lionel Hoche est un chorégraphe attentif, à l'écoute des corps, de leurs dispositions et de leurs habitudes particulières, observation féconde d'une réalité humaine et non application d'une théorie préétablie.  Son univers, imprégné de culture classique très bien assimilée le rend plus particulièrement sensible au rapport de la danse avec les arts plastiques, son humour le portant volontiers aux détournements d'objets chers aux surréalistes et il se plaît à réaliser ces propres scénographies.  Sa manière, il la définit comme celle "d'un corps lâché mais dynamique"" entre abandon et virtuosité, orienté vers une "nonchalance active, où le corps est tributaire du jeu de son poids et de la liberté de ses axes".  Actuellement en résidence pour trois ans à Saint Etienne, Lionel Hoche dont les prochaines pièces portent des titres emblématiques, Mirabilis/Volubilis autour d'un cycle végétal partagé entre la ligne du jour et celle de la nuit, ne pourra que gagner à se fixer un peu avec sa compagnie.
Bernard Raffalli, novembre 1998

Dance Magazine

Mes préférés restent les deux trios de garçons de Hoche et Saarinen, le premier d'entre eux étant un chorégraphe déjà réputé.
Roslyn Sulcas, mars 1998

Télérama

Le premier soir on remarque la présence de Lionel Hoche, qui a déjà travaillé avec Jiri Kylian, et Daniel Larrieu, les Ballets de Monte-Carlo et la Batsheva Dance Company.  Une belle carte de visite.
J-C Diénis, le 25 févirer 1998

Het Financieele Dagblad (Pays-Bas)

Volubilis est une pièce esthétiquement exceptionnelle : A l'atmosphère très douce, elle prend appui tout spécialement contre la très stricte musique de Bach. Hoche a créé des pièces pour NDT dans le passé, toujours d'une humeur absurde et rebelle.  Cette fois-ci il nous fait découvrir un côté paisible, bien que son style chorégraphique reste fortement éclectique.  Il combine divers éléments de la "modern dance", du contact improvisation au Hip-Hop, tout cela en penchant vers une forme contrôlée.  Par conséquent, une unité est maintenue.
Marcel Armand van Nieuwpoort, janvier 1997

presse (suite)

samedicarrément

Danser Canal Historique

Faits d'Hiver : Lionel Hoche crée "samedicarrément"
Chorégraphe, mais aussi chanteur, meneur de revue carrément, Lionel Hoche laisse éclater les samedis rêvés de sa jeunesse. Lionel Hoche prévient son public: "C'est un voyage (un trip!), une émission hit-parade, une retransmission désarticulée et encore et toujours une revue!" Une revue, pour un regard en arrière, sur sa propre vie, regard joueur et amusé. samedicarrément se présente, selon son auteur, comme un préquel à lundijeudi, solo habité par un regard décalé sur son rapport d'adulte à la danse et à lui-même. Autrement dit, un making of du personnage par les souvenirs qui l'habitent encore.
Samedi et liberté
Le samedi, c'est le jour que l'on attend, le jour qu'on retient, le symbole de l'insouciance, c'est l'aboutissement d'une semaine de travail et une bulle de liberté. Pour Hoche, samedicarrément creuse les sources intimes de lundijeudi premier jet en direction du samedi soir, où on sort avec les amis, où on s'éclate. A moins que la guerre éclate. Dorothée Munyaneza nous l'a rappelé, douloureusement, avec Samedi Détente.
Lionel Hoche nous introduit à son tour dans ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, avec un duo danséchanté pour lui-même et Adam Vidovic, musicien et alter ego qui ne se cantonne pas derrière son piano mais revêt, accessoirement, certains des nombreux objets qui envahissent le plateau.
Côté accessoires, nous avons donc: Des ballons à sauter, la marionnette ballerine suspendue au plafond, des peluches, des boules coloriées et carrément tout une scénographie-paysage, faite de boites et d'écrans télé, écrans sur lesquels passent des JT des années 1960 et 1970. On revit, entre autres, l'introduction de la télévision en couleur et l'ouverture du Centre Pompidou
Décalages
Alors que l'époque ne semble pas être terriblement lointaine, ces émissions paraissent aujourd'hui aussi décalées que les souvenirs des rêves du chorégraphe, lequel nous introduit ici dans les reflets éclatés de sa chambre d'enfant. Et cette chambre devient une sorte de piste de cirque, où ses rêves de féminité passent au second degré et deviennent pleinement légitimes.
Car côté costumes, on voit les deux hommes se présenter en robes de soirée carrément élisabéthaines, en Auguste, en tigre, en lapin géant, avec des chapeaux à plumes, mais aussi en pantalons à paillettes. Car un beau jour, le jeune Lionel sortit de la chambre d'enfant pour s'élancer vers les rêves du samedi soir. Et finalement, une sorte de linceul couleur sac-poubelles.
L'ado et ses tubes
Changeant sans cesse d'accoutrement, Hoche passe aussi d'un style vocal à l'autre. Il interprète ainsi les tubes qui ont bercé le Saturday Night Fever de ses jeunes années, de Barbara aux Beatles, de Polnareff à Jefferson Airplane ou Barry Manilow, chaque fois avec une brillance et une véracité remarquables. Il ne chante pas dans sa baignoire, il est baigné de musique.
Bien sûr, ses souvenirs de jeunesse concernent aussi la danse - le ballet, notamment - et Hoche s'en délecte avec autant de facéties que de tendresse. Mais on le découvre ici pleinement dans sa nouvelle vocation, showman et entertainer, bête de scène intime et universelle, meneur d'une revue personnelle où tout peut arriver. Sauf l'ennui.
Spectacle vu le 19 février 2018, Micadanses, festival Faits d'Hiver
Thomas Hahn - 15 janvier 2018

Télérama Sortir

Je dis carrément. Lionel Hoche retourne en enfance avec ses époustouflants costumes et nous convie avec sa chorégraphie à partager son univers joyeusement poétisé et relooké années 60-70. Un chorégraphe que l'on voit trop peu...
Frédérique Chapuis | janvier 2018

Télérama

C'est explosif, multicolore, emporté par des émotions juvéniles et fortes. La nouvelle pièce du chorégraphe Lionel Hoche, samedicarrément, est un solo qui entend renouer avec les forces vives de l'enfance et du jeu. Le danseur se jette à corps perdu dans ses souvenirs des années 60 et 70 pour ranimer des images lumineuses dont la liberté suspend le cour du temps. Jonglant avec des costumes et des accessoires somptueux, soutenu sur le plateau par le musicien Adam Vidovic et en coulisses par (...) Sybille Wilson et (...) Vincent Delétang, (...) Lionel Hoche, à la tête de la compagnie MéMé BaNjO, poursuit sa route dans l'invention et la joie.
Rosita Boisseau | janvier 2018

lundijeudi

TheArtChemist.com

"Personne ne sait ce que j'étais, non personne ne sait ce que j'ai fait. Personne ne sait mon imparfait. J'ai tout oublié". Sur les paroles de la méconnue chanson des Rita Mitsouko "Amnésie", extraite de leur premier album éponyme, se clôt lundijeudi, solo chorégraphié et interprété par Lionel Hoche. Une chanson sur l'oubli et la méconnaissance...
Sur le mode du Je me souviens, il passe en revue les trente dernières années de sa riche carrière artistique. On y croise pêle-mêle Claude Bessy, tyran que les Petits Rats aiment (ou détestent) vénérer - au choix  Jiri Kylian et Willam Forsythe, Daniel Larrieu... Une histoire de la danse, forcément incomplète et subjective, est à l'oeuvre dans ce lundijeudi, petite semaine tronquée comme l'est cette histoire parcellaire, personnelle et achronique, sautant de 1997 (création de Volubilis, où l'équipe se motivait au son du technoïde "King of My Castle" de Wamdue Project) pour revenir à l'école de l'Opéra Garnier en 1978 et enfin nous plonger en 1987.
A la manière dont il déplace (éjecte, fait corps) les objets qui occupent la scène (chaises, pupitre, pieds de micros, valises et chaussures...), Lionel Hoche picore de ci-de là dans sa bio pour dresser un pertinent et touchant portrait d'artiste. Il propose par là-même, en filigrane, un état des lieux sans concession de la profession. Audition, production, diffusion, communication, ovation... tous les -tion qui gravitent autour de cette sacro-sainte Création. Lionel Hoche nous invite ainsi dans les coulisses de son métier. On y apprend la chance d'être artiste-résident d'un lieu "bien doté" financièrement (en l'occurrence l'Opéra de Saint-Etienne) tout en s'affolant du cahier des charges inhérent et "chargé" du chorégraphe, accablé par les missions ("je ne suis que projet"). On devine aussi le léger snobisme du milieu (jaugeant tel accueil-résidence à l'aune de sa situation géographique, notamment.). Tout un univers, toute une mentalité s'exposent sous nos yeux.
Oeuvre totale, lundijeudi est une revue existentielle. Revue dans le sens où l'on y danse, chante, joue. Et à ce jeu là Lionel Hoche assure : joli brin de voix, jeu parfait (on goûte cette audition foireuse, où chorégraphe vieillissant et conscient que ses variations 90's datent un peu, Lionel Hoche en profite pour tacler, lors de la reprise de rôle, une nouvelle génération de danseur pour la moins dilettante). Tears for Fears, A Chorus Line, Propellerheads... côté son, lundijeudi envoie du lourd. Tout comme les costumes, nombreux et délirants (à la manière de sa dernière création, jeune public, M.M.O actuellement en tournée), aussi nombreux que ces paires de chaussures qui jonchent le sol de la scène et résument à elles seules tous ces rôles qu'on enfile durant une carrière de danseur. Toutes ces histoires que l'on vit.
Non décidément Lionel Hoche n'a rien oublié de son passé, de son imparfait. Avec talent et énergie il nous le fait partager. Et c'est un pur bonheur! Et plus si affinités.
Dieter Loquen, 2 décembre 2015

JustFocus.fr

Trois jours durant et seul en scène, Lionel Hoche présente une production lumineuse avec Youness Anzane à la dramaturgie qui figure un parcours chorégraphique personnel et ajusté avec tranches de vie et rythme enragé.
Du rythme avant tout. Visuellement et rythmiquement, le spectacle est criblé de pulsations qui vous percutent gaiement une heure durant. Question costumes, la mesure est à trouver ailleurs, et c'est tant mieux! L'extravagence soone juste dans lundijeudi. "Pseido réel" et "imaginaire probable" font appel à une variété bienvenue pour flater les contorsions de Lionel Hoche. Il convulse, rampe, trébuche, secoue les fillins d'une fourrure, se juche sur une pointe et l'on applaudit. Pieusement.
Notons par ailleurs l'utilisation des micros : deux micros classiques pendus à des fils, un troisième à la bouche du danseur. Ce dernier capture les bruits de respiration et l'impression de vivre l'effort chorégraphique devient prégnante. On accompagne la fulgurance corporelle de Lionel Hoche et le champ de l'expérience est total : musique forte, enregistrements, commentaires du danseur, sons des mouvements sur la scène, inspirations et expirations d'effort. De vocalise en vocalise, de l'impulsion physique à l'impulsion auditive. Chorégraphiquement et à l'oreille, c'est jubilatoire.
Somnolence et fulgurances. Les portions du spectacle sont séparées par des jeux de somnolences. Le scéma est le suivant: Hoche virevolte, s'assied, s'endort, puis repart vers un nouvel épisode. La rapidité des enchaînements présente une diègése entreecoupée qui rejoint une harmonie de ton, de rythme et d'éfficacité. Ce Rubik's cibe organique fait se succéder les tranches de vie et les notes sonores d'artistes du monde chorégraphique dans un cheminement mémoriel discontinu, mais que l'on suit avec plaisir et envie.
Dans le spectacle Lundijeudi, l'humour répond  à la frénésie de mouvements, elle-même aidée par une musique tonitruante. Les commentaires sonores du danseur sont drôles, et complètent la réception d'une performance brute, et diablement divertissante.
Lionel Hoche, fructueux phénomèe chorégraphique.

Danser Canal Historique

La surprise du chef arrive comme sur un plateau. Lionel Hoche revisite son parcours de danseur et de chorégraphe à travers des éclats de souvenirs et de genres. Des cours à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris à l'incendie de l'Opéra de Saint-Etienne, quelques jours après l'entrée en résidence de sa compagnie en 1998. Mais il commence en évoquant les failles de son corps d'aujourd'hui, pour dévoiler petit à petit ses trésors cachés.
Eclats de souvenirs, éclats de voix, éclats de couleurs (les chaussures et les costumes, plus cabaret les uns que les autres). Hoche est un véritable entertainer de music-hall, chanteur autant qu'acteur de commedia dell'arte, clown, danseur, saltimbanque. Si bien que sa présence lui permet une liberté absolue quant aux sujets abordés.
Débarrassé de toute contrainte chronologique, Hoche traverse sa carrière comme il combine les genres, utilisant un masque d'Arlequin dans une ambiance de polar ou une peau d'ours pour une tragi-comédie. Abordé avec autant d'autodérision, de finesse et de savoir-faire, l'exercice autobiographique offre des niveaux de lecture abordables pour tous, même si on n'identifie pas les voix de Jiri Kylian, Véronique Doisneau ou Daniel Larrieu dans les parties enregistrées.
Mais quand Hoche chante, c'est live et ça passe comme un grand jeté à l'Opéra. lundijeudi résonne telle une forêt de signes qu'on peut traverser pour s'y perdre à volonté et y vivre une aventure chorégraphique. Mais on peut aussi contempler le tableau d'ensemble, regarder cet énergumène comme la représentation d'une espèce humaine quelque peu égarée, comme un artiste en mutation permanente ou un danseur entre deux âges, ayant parcouru trente ans de danse française et se trouvant peut-être au début d'une nouvelle vocation.
« Je suis chorégraphe, pas interprète » dit-il, mais il affirme cela en se plaçant dans sa vie d'artiste  sur laquelle il revient. Dans celle qui pourrait ici commencer, il est un interprète hors pair, transdisciplinaire et transgenre. Une bête de scène, même en costume d'ours.
Thomas Hahn
lundijeudi
de et avec Lionel Hoche - création 2014, vue au festival Le Temps d'Aimer la Danse, Biarritz, Le Colisée

Des écumes civiles

ParisArt

C'est sous la forme d'un affrontement qu'advient la rencontre entre le chorégraphe Lionel Hoche et l'écrivain Emmanuel Rabu : à la recherche du choc, de la contrainte qui fera jaillir une matière brute où procéder à divers essais d'emboîtement et d'agencements abruptes.

Un soir ou un autre

Concordan(s)e 2011, des espèces d'odyssées
Les rencontres de Concordan(s)e s'aventurent en plein inattendu, l'approche croisée des danseurs et écrivains accouche de résultats surprenants, des ajustements secoués, vers de drôles de mutations. Dans l'air planent des hésitations. Une bête rode sur le plateau: un danseur à fourrure, la présence est intrigante, mais pas plus inquiétante qu'un gros toutou. Un écrivain se tait à la platine, n'écrit pas non plus, d'abord prostré sous sa table. Mais suit un traité de domestication, le récit de la sélection méthodique des renards par Dimitri Beliaevf, en Sibérie. L'homme regarde vers les étoiles, l'écrivain est à sa table mais son double à poils agit en contrepoint. La bête prend le contrôle et secoue les luminaires, tandis qu'on évoque Gilgamesh et la sonde voyager. Entre deux anecdotes évolutives passe le souvenir de P.K. Dick, de l'Odyssée de l'Espace. Mystérieuses destinations. Où en sommes nous, à quel âge? Dans une étreinte serrée l'homme et la bête se confondent.
C'était une création de Lionel Hoche et Emmanuel Rabu , au Colombier de Bagnolet, dans le cadre de concordan(s)e
Mercredi, 27 avril 2011 - Guy Degeorges

PAN!

Un soir ou un autre.com

Lionel Hoche enchante
Il y aurait au bord de la route des rescapés de la croissance ou de la crise, qui rêveraient en images, pour élaborer/révéler de nouveaux mythes, construits de bric à brac, récupérés de débris, réinventés de gestes dansés.
Parasol, canapé, boîtes de céréales, bouteilles plastiques, rebus de la société de consommation, tout serait détourné. On pourrait oublier hadopi et toute la technologie, se nourrir de la mythologie de ces nouveaux indiens hopis. Tout juste un peu moins bariolés que les « black indians » du mardi gras, tout autant naïfs et merveilleux. Combinés de ces objets réappropriés, apprivoisés, ré agencés, apparaîtraient hybrides l'homme chiffon, l'homme gazon, l'homme poubelle. Tableau après tableau, le monde pourrait se re-coloriser, les équilibres encore balbutiants et fragiles, les rêves encore en péril. Mais le merveilleux renaîtrait en douceur, pour nous bercer d'une jubilation enfantine. Les cérémoniaux seraient minutieux et solennels, ridicules et bienveillants, drôles et enchantés. La danse n'aurait d'importance que pour lier corps et environnement, le visible et l'invisible, le suggéré. Toute sa maîtrise modestement estompée, oubliée au profit du tout. L'espace concentré serait riche d'objets suspendus et incongrus, de fantaisies et de surprises, les trucages à nu. Un esprit aérien viendrait lentement explorer la salle, ailleurs d'un coup tous les lustres s'illumineraient. Le temps redeviendrait circulaire, il y aurait des télescopages d'errances ivres, d'effusions de rythmes, de danses vives, d'apparitions surnaturelles, d'exubérances hallucinées, de combats de guerriers, et dans l'ombre des sacrifices. Sitôt les rites nés, les raisons en seraient cachées en symboles, déjà des mystères.
L'imaginaire retrouverait son développement durable, on pourrait rêver avec eux.
C'était Pan! de Lionel Hoche. A L'étoile du nord, dans le cadre d'avis de turbulences 4.
Guy Degeorges - 17 mai 2009

ecransdedanse.com

Pan !, Lionel Hoche
C'est avec cette pièce que Lionel Hoche réenchante la scène et notre regard...
Jeux subtils de lumières, scénographie inventive et efficace, tout concourt à interroger notre rapport aux objets, à leur faire recouvrer leur pouvoir magique, vivant... Pan est un voyage onirique, un univers entre la brocante et le conte, enfin une survivance magnifiée des indiens Hopis. Pour preuve, l'extraordinaire rituel du serpent revisité par Lionel Hoche, dont les jeux d'ondulations électrisent le regard du spectateur, comme les vrais Hopis attiraient la foudre de l'orage par leur danse magique....On retiendra la qualité hautement poétique des images, la plasticité des corps dansants, enfin le jeu subtil de la trouvaille : ce qui se montre sur scène exhibe aussi son corps composite, fait de bric et de broc... pour exemples, un homme fougère, des totems adeptes du recyclage mais pour autant, terriblement crédibles. Pas de fausse querelle des arts, ici tout s'emploie à nous saisir, le sort en est jeté ! On applaudit, on est heureux du voyage, nous reste plus tard quelques fulgurances heureuses dans les yeux.
Edwige Phitoussi - Mai 2009

Télérama - Mai 2009

"PAN !" Ca fait plaisir, un titre pareil ! Ca pétarade, ça ravive des émotions d'enfance lointaines, ça donne envie d'aller voir ce qui fait si joliment "pan !" La nouvelle pièce de Lionel Hoche s'inscrit sous deux enseignes très insolites : celle des Indiens Hopi d'Amérique et celle du plasticien Erwin Wurm, expert en métamorphoses corporelles et en sculptures vivantes. L'une dans l'autres ces deux pistes ont donné lieu à une explosion de costumes incroyables imaginés avec trois fois rien, de couleurs flamboyantes. Cinq interprètes se jouent des masques et des maquillages pour faire "pan !" et ça pète vraiment.
Rosita Boisseau - Mai 2009

Danzine.fr

Cosmogonie du bric-à brac, "PAN!" de Lionel Hoche au CND.
Des objets de consommation et du mobilier en apesanteur dans l'obscurité dessinent d'emblée l'univers cosmogonique de Lionel Hoche. Parti de la mythologie des Indiens Hopi, qui considèrent le monde comme un tout, le chorégraphe ré-enchante ces éléments voués au rebut.
"Comme si l'explosion de notre monde s'était trouvée fixée dans le temps, en suspension littéralement. On évolue dans cette parenthèse onirique, hors du temps. Cette scénographie rend possible la modulation et l'altération de la rencontre entre les corps et les objets."
explique-t-il.
Les cinq danseurs masqués, anonymes, s'intègrent avec perfection dans l'installation du plasticien Erwin Wurm. Leurs gestes évoquent un rituel rendu à ces objets, leurs mécanismes, leur fonctionnalité. Mêlés aux grincements et cliquetis de Sébastien Roux, en live sur scène, les sons de bouteilles en plastique, de bidons métalliques ou de sacs froissés évoquent une vie secrète et abyssale. Les mouvements et les transferts de poids travaillés à partir de la danse contact interagissent pour transfigurer le banal de ces choses en une poésie souvent drôle et une harmonie étonnante, mystique.
Comme inspirés par des forces invisibles, les interprètes au vocabulaire et à la technique foisonnants, sont soulevés, déposés, avec sensualité, dans une logique qui rappelle celle des bidules qui les entourent.
La naïveté de cette mise en scène évoque un primitivisme de la modernité. Ce sentiment est accentué par la mécanique des poulies et la magie des lumières qui rappellent comme le revendique le chorégraphe "l'enfance du théâtre". L'illusion est totale, la magie opère à merveille.
Fruit délicieux d'une résidence au CND, "Pan !", qui se traduit par "Tout !", réactualise avec les déchets de notre civilisation les rêves prémonitoires de celle des hopis, qui en février célébraient la danse du haricot.
Tony Abdesselam - 12 février 2009

Libération

"Pan!" fait la chasse aux démons à Pantin.
Alors que le Centre National de la Danse décline tout au long de la saison son thème "Soleils noirs, continents partagés?", Lionel Hoche fait figure de drôle d'Indien. Son spectacle Pan! créé en résidence à Pantin est inspiré de la culture des indiens Hopis et met en scène cinq personnages carnavalesques - à moins qu'ils ne célèbrent une danse macabre. Comme sous l'effet d'un souffle, d'une explosion, le décor d'Erwin Wurm s'est barré dans les cintres. Les objets sont suspendus et les interprètent glissent les uns sur les autres avec beaucoup de douceur. Sous leurs déguisements hauts en couleurs, les danseurs se livrent à un rituel dont on ne connait pas la finalité, sinon que l'on devine qu'il s'agit de conjurer les mauvais démons empoisonnant la vie. Le corps alors se transforme et propulse des masques au bout de perches prothèses. Cela bouge à peine sur la musique électronique de Sébastien Roux; pourtant tout a de l'ampleur, notamment les portés.
Marie-Christine Vernay

Paris Art

Les mythes Hopi, autant que les détournements d'Erwin Wurm, nourrissent un monde extravagant, où la danse se constitue en principe de vie, flux protéiforme chargé des attributs de l'organique.
Avec Pan ! Lionel Hoche nous propose une scénographie qui fait penser au surréalisme, tant par l'amas d'objets surprenants et inattendus, que par l'insolite de leur suspension dans l'espace, car les objets sont littéralement suspendus en nuée au-dessus de la scène. C'est une oeuvre plastique en soi, qui renvoie à une cosmogonie, au moment initial de surgissement d'un monde - quelque peu déchu et bizarre, vu les objets de récupération qui portent encore les traces d'un usage récent. Il y va d'un monde arrêté dans son point même d'éclosion, explosion figée dans son moment de tous les possibles. Le chorégraphe démiurge a installé sa trame.
Inspirée de la mythologie Hopi et des détournements d'Erwin Wurm, la proposition de Lionel Hoche se fonde sur la force visuelle des images en mouvement qui envahissent la scène. Cet univers gagne en puissance de vérité, s'enrichit tout autant de la substance de la danse que les cinq interprètes incarnent, que des pulsations d'une musique électronique intelligemment construite, qui mêle dans ses fréquences basses des bruits et respirations mystérieuses de la nature.
Les danseurs semblent disparaître sous de multiples couches de hardes et masques multicolores. L'aspect chaotique et bariolé, loin de nous faire basculer dans l'ubuesque et le dérisoire, confère du pouvoir à ces accessoires, les transforme en attributs obligés et indispensables.
Le premier moment pose comme évidente et indispensable leur présence glissant continuellement entre le hiératique et le trivial, si spécifique aux êtres mythiques, dans le monde Hopi ou ailleurs. Leurs gestes s'imposent à nous comme des bribes de rituels nécessaires au bon déroulement de ce monde en suspension.
La pièce aurait très bien pu fonctionner avec ces seules présences et leur gestuelle, affichée et absconse. Le chorégraphe trouve une qualité de mouvement qui vient très heureusement conforter ce dispositif. La danse est le principe même de vie, le fluide, le flux qui irrigue ce monde. Elle est protéiforme, elle glisse, en perpétuelle composition et recomposition, entre l'informe et le défini, et joue sur les différents registres de l'organique. Dans le même temps, elle se place sous le signe ludique et mystérieux d'un jeu des masques. Ce sont tout d'abord des tissus qui couvrent les visages et les yeux, des facéties au maquillage violent et au sourire en toc de stars américaines. Ce sont aussi des masques de feuilles ou couvertures agrémentées de bouteilles et bidons en plastique à moitié remplis d'eau pour donner de la consistance à la masse informe qui rampe bientôt au fond de la scène. Enfin, des masques amérindiens en emballages et cartons de toutes sortes : cubis, cartouches de cigarettes, boîtes de céréales, de biscuits ou de lessive.
Ce monde de la récupération, malgré son aspect extravagant, caduque aussi, n'est pas du tout transparent et gratuit. Il trouve son épaisseur, sa substance dans la créativité débordante des populations non occidentales qui intègrent dans leurs mythes et pratiques rituelles des éléments dérisoires de la "civilisation". Il exprime aussi l'étonnement engagé du chorégraphe face à la furie "des biens de consommation que notre société génère à une vitesse affolante."
Smaranda Olcèse-Trifan - Février 2009





Danser

...La chorégraphie utilise largement le sol avec une belle qualité feutrée, la danse-contact, parfois les objets. Bien servie par l'aisance gestuelle des danseurs, joliment colorée par les costumes, elle s'inscrit de manière picturale sous la scénographie déversée. A travers les couches de vêtements, d'accessoires, de propositions, nous parvient l'image d'un monde atomisé: Pan! nouveau Big Bang, montre les résultats de l'explosion avec son recyclage humouristique des biens de consommation...
Michel Barthome - Février 2009

Têtu

Après un séjour chez les indiens Hopi, le chorégraphe Lionel hoche à imaginé une pièce qui tourne autour de leur univers, qui le fascine. PAN! est la synthèse revisitée d'une communauté où totems, masques et déguisements sont légion. Le plasticien Erwin Wurm a envoyé balader meubles et objets pour qu'ils s'encastrent au plafond. Une belle idée, énergique à souhait et non sans humour, comme Hoche nous y a habitués.
Osca Héliani - Février 2009

L'île (l'ivre d'images)

Télérama

"Bien inspirés par le roman "L'Invention de Morel", d'Adolfo Bioy Casarès, le chorégraphe Lionel Hoche et le compositeur Olivier Dejours ont combiné leurs magies pour incarner avec fantaisie la quête fantasmatique de l'amour du héros de Casarès.
Les six danseurs et les cinq musiciens tressent les fils chatoyants de ce passage insolite où la réalité fiche le camp dans les couches multiples de ses images projetées. Les images vidéo de Renaud Bézy concourent à faire de cette "île" une contrée aussi floue qu'un rêve."
Rosita Boisseau - du 15/22 déc. 04

La Terrasse

L'onirisme des images et de la musique cimente l'ivresse du geste.
Ayant pris pour origine un récit littéraire et fantastique qui sert de base anecdotique à la pièce Lionel Hoche a bougrement bien menée sa barque, sans faire de paraphrase. Bien sûr la fiction romanesque est là si l'on tente de la décrypter. Il est plus confortable de se laisser mener dans les spirales de rêve ou de doux cauchemar que traverse un danseur échoué sur le bord de la scène. Celui-ci nous enroule dans son délire de naufragé. Les musiciens postés coté jardin comme sur un bord de grève se prêtent allègrement à faire de cette Ile, une terre peuplée d'êtres étranges. Côté cour, un quintet de danseur sort d'un cocon lumineux, joyeuse bande qui semble inconsciente et manipulée par l'un des leurs : Cyril Davy en savant pervers. La danse s'empare d'eux comme un halo de cercles hypnotiques et sensuels dans un enchevêtrement habile de tours, de portés et d'équilibres planés.
Le trouble et le mystère planent aussi.
Des fragments de mannequins inertes jonchent le sol pendant que les danseurs entament une insouciante existence à peine troublée par la présence du rescapé. Projection d'univers marin entre ciel et terre aux couleurs nimbées de lumière dans un flou poétique, partition musicale au large éventail de possibilités qui va du bruit du ressac aux ressources instrumentales des plus mélodieuses, partition de lumière qui compartimente le plateau en espaces de jeu éphémère : on ne peut que louer la collaboration artistique dont s'est entourée Lionel Hoche pour créer cette fresque chorégraphique qui mériterait de naviguer longtemps sur scène."
Emerentienne Dubourg - décembre 04

La Croix

"Le rideau s'est ouvert sur un rêve aux portes de la conscience. C'est avec une pièce légère et féroce de Lionel Hoche, un ancien de l'Opéra de Paris passé par l'enseignement du Tchèque Jiri Kylian, qu'a débuté la manifestation des Iles de danse, rendez-vous pour les spectateurs de la petite et de la grande banlieue parisienne. Baptisé tout simplement "L'île" et librement inspirée de l'univers de l'écrivain Casarès, cette création suit une trame narrative pour épouser le thème de la rencontre impossible, improbable, avec l'autre. Le langage de la danse s'y acoquine sur scène avec la musique et avec l'image, utilisée en arrière-fond comme matière picturale. Laissant le spectateur se perdre dans ces images hyperréalistes de pins parasols, d'abstractions d'eau et de roches. Face à une réalité défaillante. Donnant à pic sur un vertige.
Ces épousailles réussies de la danse avec d'autres arts sont l'un des fils rouges de cette édition 2004 des îles de Danse. (...)"
Joséphine Mulon - 22 novembre 2004

Le Monde

Luxuriance au festival Les Iles de danse
"(...) une partition spectaculaire saturée (vidéo, décor, costumes, orchestre sur scène, gestuelle sophistiquée) orchestrée par six interprètes irréprochables...
Lionel Hoche est passé par l'école de danse de l'Opéra de Paris, a été l'interprète de Jiri Kylian, puis de Daniel Larrieu. Sous l'influence de l'écrivain Adolfo Bioy Casarès et de son récit L'Invention de Morel, il met en scène une fantaisie qui repeint en acidulé les hologrammes baroques de Casarès. Les six interprètes déroulent la pelote de ce conte fantastique noyauté par l'amour d'un homme pour l'image d'une femme.
On suit les périples de ce Robinson paumé dans une île peuplée de fantômes. De la piscine à la forêt, il vaque, décryptant les actions de son amoureuse au milieu de sa bande de copains, qu'il espionne en crevant d'envie d'en être. Les images vidéo de Renaud Bézy transposent les contours d'un paysage qui devient flou.
La musique d'Olivier Dejours cultive avec finesse culbutes et dissonances. L'élégance de L'Ile renvoie avec justesse (...) à la beauté factice du piège littéraire de Casarès (...)."
Rosita Boisseau - le 20 nov. 2004

Aden - Scènes

"(...) Hoche joue sur la relation ténue et privilégiée qui existe entre musique et danse, et titille le spectateur sur cet état étrange qui consiste à assister à un spectacle."
Aden - Scènes - du 17/23 nov. 04

Le Nouvel Obs

"Captivé par l'atmosphère d'un roman fantastique, Lionel Hoche a voulu la transcrire sur la scène. Le résultat n'est pas dénué d'intérêt."
Raphaël de Gubernatis, du 16/23 déc. 04

"Alors que tant de ses chorégraphies sont au répertoire de compagnies de ballet parmi les plus célèbres d'Europe, Lionel Hoche, qui a perdu son statut d'artiste en résidence auprès du Théâtre de Saint-Etienne, se retrouve fort démuni et peine à maintenir en vie sa propre compagnie. Les Iles de Danses le savent qui lui offrent le privilège d'ouvrir leur 17e édition avec la création de "l'Ile", une chorégraphie librement inspirée du roman fantastique d'un compagnon de Borges, l'écrivain Adolfo Bioy Casares. De ce roman, "l'Invention de Morel", qui voit son héros fugitif aborder une île qui n'est peuplée que des images animées d'êtres humains qui ne sont plus, Lionel Hoche a voulu capter l'étrangeté poétique, la quête de l'autre, l'impossibilité aussi d'investir un espace qui ne serait pas à soi. Le compositeur et chef d'orchestre Olivier Dejours, qui dirigeait magnifiquement, il y a peu, à la Cité de la Musique, "Der Kaiser von Atlantis", l'émouvant opéra du musicien Viktor Ullmann assassiné à Auschwitz, Dejours a créé une partition pour cymbalum et percussions, alto, violoncelle, flûte et trompette, qui portera les six danseurs de "l'Ile" aux confins du réel."
Raphaël de Gubernatis, du 11/17 nov. 04

Verska

Lyon Figaro

"Tout a commencé par Verska de Lionel Hoche. (...) Bande-son techno, costumes d'esprit 'seventies' et succession de mouvement suscité par l'autre. Comme cette fugue d'une danseuse, chaque fois relancée par l'attouchement de son pied. Mais aussi travail sur le temps de pause (...). L'écriture chorégraphique est claire, construite de façon architectonique. Et Lionel Hoche refait une entrée remarquée lors d'un solo, où sa présence s'impose immédiatement."
Agnès Benoist, le 15 juin 2002

Petites Affiches Lyonnaises

Pas cloche, le Hoche. "Lionel Hoche vient de fêter les dix ans de sa compagnie MéMé BaNjO. C'est à cette occasion qu'il a créé Verska, un opus très emblématique du travail de ce chorégraphe touche-à-tout (...).
"La gestuelle très sophistiquée, mais sans emphase, privilégie le poids du corps, le lâcher et l'oscillation permanente entre équilibre et déséquilibre. Verska explore les diverses possibilités du corps en donnant à voir (et à ressentir) le désordre du monde. Alternant les séquences calmes et les passages violentes, cette courte pièce, élégamment construite, ne s'encombre pas de décor et de costumes extravagants. Sobres et magnifiant les corps, les lumières de Lucy Carter contribuent à installer une ambiance plastique chère à Lionel Hoche sans sombrer dans l'esthétisme à outrance (...). Un univers délicat et raffiné qui mérite le coup d'oeil."
Gallia Valette-Pilenko, 1/7 juin 2002

Versants

Les Saisons de la Danse

Précieuse bizarrerie...« ...Ce pourrait être une chambre blanche au sol rouge avec une sorte de guérite dans le coin de gauche. Des silhouettes de personnages bizarres se découpent en noir sur les murs tandis que d'autres silhouettes se détachent dans le noir, comme des ombres furtives. Les danseurs sont immobiles, tels des statues. La scène s'anime, la danse est véloce et complexe. (...) Versants laisse une impression tenace de bizarrerie précieuse au vocabulaire riche et aux images fixées dans la rétine. D'autant que la scénographie de Philippe Favier trouve de singuliers échos à la gestuelle du chorégraphe. Et puis, il y a un indéniable talent de composition, que ce soit dans la chorégraphie ou dans la bande-son qui mêle magistralement un quatuor à cordes et une partition électronique de Bosco, technoïde en diable. . (...)
Gallia Valette-Pilenko, Saisons de la Danse, février 2001

Danse - (European Dance News)

La petite mélodie de Lionel Hoche...  "... Plus qu'un style, Lionel Hoche a réussi à laisser longtemps dans l'oeil et même l'oreille du spectateur une petite mélodie tranquille, faite de souvenirs subtils de choses vues, d'instants de danse particulièrement beaux et nouveaux, sortis de sa seule imagination.
Sa dernière création à Saint-Etienne, confirme une fois de plus, les exceptionnelles qualités du chorégraphe.
Avec Versants, Lionel Hoche nous prend par la main pour nous faire faire un magnifique voyage à travers le labyrinthe de sa surprenante imagination. Des poèmes judicieusement choisis, dits avec intelligence et perspicacité par Sébastien Charles, une scénographie de Philippe Favier, des musiques passionnantes, cinq danseurs solides, les ingrédients sont là. Lionel Hoche les mixe, les malaxe à sa manière. On ne s'ennuie pas une seconde tant tout est parfaitement réglé, huilé, avec audace, fantaisie et un savoir-faire angélique. Lionel Hoche est un chorégraphe d'exception qui ne copie personne.
Michel Odin, février 2001

Le Monde

"...Lionel Hoche est un jeune homme qui a de la technique, du savoir-faire et envie naturellement de les faire valoir. Formé à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, passé par le Nederlands Dans Theater de Jiri Kylian en 1983, il y conçoit sa première pièce. Il devient ensuite l'assistant de Daniel Larrieu avant de lancer sa compagnie MéMé BaNjO, en 1992. Avec plus de trente pièces à son actif, entre autres pour le Ballet de l'Opéra de Paris, le Ballet de l'Opéra de Lyon et celui de Lorraine, ce chorégraphe de trente-sept ans fait parler de lui. Il est installé en résidence à Saint-Etienne depuis 1998 et est actuellement en tournée avec différents spectacles. Du 18 au 20 janvier, il était de passage à la Maison des Arts de Créteil avec sa nouvelle production (Versants).
Sur le plateau cadré par la jolie scénographie du plasticien Philippe Favier - des silhouettes noires découpées sur des parois blanches -, un comédien (Sébastien Charles) fait corps avec un texte (...) tandis qu'un quatuor à cordes livre sa nervosité qu'une bande-son électronique attise encore. Cinq danseurs au diapason articulent une danse savante - postérieurs en l'air, hanches qui roulent et bras qui moulinent en tous sens.
L'écriture de Lionel Hoche avance une virtuosité évidemment déstructurée où les corps sont toujours au bord du déséquilibre, chutent au sol dans des figures acrobatiques fluides. Imbriqués les uns dans les autres, ils s'ajustent comme des pièces de puzzle. Cette danse-relais - qui ose la claque sur les fesses - met en valeur l'énergie traversant la scène et entretient un dialogue léger entre les parties du corps plus secrètes. Ces Versants apportent la preuve que Lionel Hoche ne manque pas de munitions.(...)"
Rosita Boisseau, le 20 février 2001

La Tribune Le Progrès

Vertige des mots, vertige des corps... "... L'ombre est le repère d'un spectacle qui explore, avec jubilation, les dédoublements, les échos, les ricochets d'un thème initial exprimé en leitmotiv. Très structurée, la matière chorégraphique n'est pas moins malléable, selon la fantaisie de son modeleur qui aime toujours surprendre, alliant la fraîcheur de l'âme à la beauté du geste.
Aux jeux de Versants, Lionel Hoche s'est allié les ingénieux talents scénographiques de Philippe Favier, concepteur d'une muraille blanche où se profile un bataillon de silhouettes inquiétantes, détachables à souhait.
(...) Les ambiances très contrastées se nourrissent de climats musicaux, grâce aux superbes compositions contemporaines de Jérôme Charles jouées en "live" à trois mètres du sol, par un quatuor à cordes. Au final, les musiciens se retrouvent scotchés sur un plan plus terrestre ! Leurs notes s'imbriquent souvent aux rythmes électroniques "new wave" de Bosco.
Le puzzle est étonnant, audacieux, faisant de Versants une oeuvre complexe, très soignée, jusqu'à dans les subtils jeux de lumières de Mikki Kunttu, sculptant la chorégraphie.
Voilà un travail fort original au service d'une danse inventive, où MéMé BaNjO, composée de personnalités très différentes, trouve cependant son homogénéité.»
Claudie Léger, le 19 décembre 2000

Libération

"Versants" fait sensations... "Lionel Hoche fait partie des jeunes chorégraphes que les ballets guettent. Ses débuts dans le classique à l'école de danse de l'Opéra de Paris, puis au Nederlands Dans Theater, lui ont assuré des bases solides sur lesquelles il a su s'appuyer pour développer son propre langage. A trente-sept ans, il a déjà une trentaine de pièces à son actif, réalisées pour des ballets ou pour sa compagnie, MéMé BaNjO, créée en 1992 et en résidence à L'Esplanade de Saint-Etienne depuis 1998. Rien d'étonnant à cette activité et à ce relatif confort, rares pour des jeunes auteurs : Lionel Hoche représente une précieuse relève pour les compagnies classiques et a indéniablement un certain savoir-faire.
Variations. Versants privilégie la sensation de l'interprète, plus que la dramaturgie, ce qui n'est pas toujours évident pour le spectateur qui glisse d'un bout à l'autre du spectacle sans trop savoir à quoi s'accrocher. Ce n'est pas forcément désagréable, cette impression de ne rien saisir, de se laisser aller d'un bout à l'autre des (attachants et remarquables) danseurs, de passer d'une bande-son urbaine à un quatuor à cordes en direct, d'écouter un bout de texte dit par un comédien, de s'attarder sur les figurines noires et scratchées du décor de Philippe Favier. Tout ici nous file entre les doigts. Comme si Hoche ne souhaitait pas que l'on garde des souvenirs de son spectacle, préférant qu'on le vive dans l'instant.
Dans ces variations sur le désir et le regret, toutes disciplines confondues sur le plateau, on retrouve bien des qualités que l'on avait déjà aimées chez Lionel Hoche. La gestuelle tout d'abord, qui dérègle un classique trop ordonné. Si, par exemple, un membre s'étire en un port élégant, il est dans le même temps désavoué par un bras qui pend lamentablement. Il en va de même des chutes qui cassent les élans, des beaux passages au sol qui sont l'autre versant des classiques ensembles verticaux, d'un accent baroque dans un poignet qui contredit quelques blocages de l'articulation du genou.(...)
Marie-Christine Vernay, le 20 janvier 2000

Enroussellements

Les Saisons de la Danse

Tendance intelligent... "Le plus grand magnétiseur des temps modernes écrivait André Breton à propos de Raymond Roussel. Normal que Lionel Hoche, curieux de nature, soit tombé sous le charme de cet écrivain français admiré des surréalistes et considéré par beaucoup comme un précurseur. Mais ce n'est pas la peine de connaître son oeuvre pour apprécier la nouvelle pièce du chorégraphe installé à Saint-Etienne depuis 1998, intitulée justement Enroussellements. On y retrouve les ingrédients qui composent dorénavant les pièces du chorégraphe. Une attention toute particulière est portée à la scénographie, très graphique et plastique qui joue sur les transparences et les formes géométriques, réalisée par Lionel Hoche lui-même. Le même soin est apporté aux lumières concoctées par Mikki Kunttu qui travaille pour la première fois avec la compagnie. Tout cela participe d'un ensemble qui peut être taxé d'esthétisant mais qui garde sa cohérence grâce à une gestuelle qui ne l'est pas particulièrement. Le mouvement est ample et déstructuré, virtuose et beau. Il y a de la poésie et de l'humour, de la noirceur (les costumes qui tirent sur le sombre) et de la blancheur (les formes géométriques du décor), des corps qui dansent et qui vibrent. On retrouve cette intelligence dans le choix de la bande-son, détonnant mélange de french touch techno, de pseudo-valse et de musique classique mélancolique (Darius Milhaud)... un beau spectacle avec des interprètes formidables et une qualité de geste remarquable."
Gallia Valette-Pilenko, avril 2000

Agenda Stéphanois

Enroussellements... "Lionel Hoche, qui, faut-il le rappeler, est pour quelque temps en résidence à l'Esplanade, est un chorégraphe dont on pourrait dire : "vivement le prochain spectacle"... Ici pas de format, pas de gabarit, seule la créativité, l'originalité, le rythme, la liberté et la grâce des danseurs.
...Que dire d'autre sans risquer de trop compliquer la modeste présence de Hoche pendant les applaudissements si ce n'est un regret, la trop courte diffusion de son spectacle. Trois diffusions valent mieux qu'une, certes, mais une ou deux de plus auraient peut-être permis à d'autres de découvrir qu'à Saint-Etienne, il y a du talent."
le 01 mars 2000

Danse Conservatoire

Le tryptique de Saint-Etienne..."Voilà une oeuvre passionnante, foisonnante d'idées de toutes sortes, de trouvailles toutes ludiques, plaisantes, belles, ingénieuses et dynamiques."
Michel Odin, mars 2000

Culture Loire

Hochellements... "Un spectacle qui n'impose rien au spectateur, pas même d'avoir lu Roussel, l'inspirateur du chorégraphe.... La compagnie MéMé BaNjO m'a offert un spectacle accueillant, où je pouvais me faire une place à ma convenance, cueillant dans sa poésie les vers qui me disaient ce que je voulais bien qu'ils me disent. L'humour en plus. Portés par une musique mêlant joyeusement mélodies africaines, rythmes techno, valse loufoque, et l'apothéose de La création du Monde de Milhaud."
Dominique Bardel, le 23 février 2000

René Sirvin, Le Figaro

Abstraction masqué... "Dans un très lumineux décor de légères toiles blanches, six danseurs attire l'attention ...
L'écriture d' "Enroussellements" est tout en enroulements et sinuosités selon l'habitude du chorégraphe, et les souples interprètes tournent et glissent en chaussettes plus souvent assis ou allongés par terre que debout. On remarque le trio virtuose de Joke Martin, Guillaume Cuvilliez et David Drouard, jouant de leurs chapeaux melons... ; puis, un étrange tableau surréaliste où deux danseuses (Leïla Pasquier et Angélique Willkie) placent devant leurs visages de grandes loupes déformantes qui leur donnent des têtes de géantes monstrueuses. On admire encore un double duo de danseurs complètement enchevêtrés les uns dans les autres au sol..."
René Sirvin, le 12 février 2000

La Tribune Le Progrès

Abracadabra !... "En écho à la créativité délirante de Roussel, Lionel Hoche fait des clins d'oeil humoristiques et poétiques (), en trois temps d'une pièce "à tiroirs", ouvrant à volonté les portes de l'imaginaire.
Construisant puis déconstruisant la matière chorégraphique, Lionel Hoche ordonne le chaos, son ingénieuse scénographie mettant en valeur les évolutions de la danse sur des figures géométriques réfléchies par panneaux amovibles. L'art s'imbrique dans l'art, les cycles se multiplient dans un cycle..."
Claudie Léger, le 11 février 2000

Libération

· La métamorphose de Lionel Hoche..."Mine de rien, le chorégraphe Lionel Hoche, désormais implanté à Saint-Etienne, est certainement l'un des chorégraphes français les plus demandés dans les grandes compagnies internationales (du Nederlands Dans Theater aux Ballets de Monte-Carlo, en passant par celui de l'Opéra de Lyon ). Son parcours est riche de sa formation à l'Opéra de Paris, de son passage en tant qu'interprète dans la compagnie de Jiri Kylian, enfin de son expérience contemporaine auprès de Daniel Larrieu."
S.L., le 10 février 2000

La Montagne

Lionel Hoche connaît ses classiques et peut jouer sur les mots... "Une chorégraphie kaléidoscopique dont les rimes, obsessions et fascinations réinventent si bien Roussel sans le plagier, que l'on se laisse bercer par cette étrange rêverie sans objet, sans projet défini (trompeuse apparence!), mais si pleine d'images insaisissables, d'apparitions, de trompe-l'oeil, que l'on se laisse prendre au jeu. Avec un délice complice, un délire compris. Ces "Enroussellements" s'emboîtent et se confondent en de savants ensorcellements."
R.D., le 26 janvier 2000

Mirabilis

Le Figaro

(...) Lionel Hoche et ses danseurs en chaussettes ont fait salle comble à New York, où Mirabilis avec son cube blanc tourné en tous sens, et Volubilis dans une version pour quatre danseurs, ont enchanté le public, ravi par une danse qui prime sur la théâtralité, et par un vocabulaire tout en souplesse, chutes et glissades, sans violence.
René Sirvin, le 04 mai 2001

The New York Times

Dans Mirabilis, sur des musiques de Bach, Lionel Hoche, trois autres danseurs et un organiste en direct sur scène ont admirablement bien réussi une petite pièce académique mais enluminée (...). La chorégraphie est angulaire, pleine de danse contact, faisant s'enchaîner torsades, chutes, glissades, et permettant ainsi l'évolution des rapports entre les danseurs. (...)
Anna Kisselgoff, le 27 avril 2001

Nice Matin - Cannes Matin

Parmi les plus aboutis de ces morceaux, nous pourrions choisir "Mirabilis" de Lionel Hoche qui a su lier la musique vivante à la chorégraphie : ... avec l'organiste Adam Vidovic et la musique de Jean-Sébastien Bach.  Une réussite.

Intervista

Enthousiasmants aussi de jeunes chorégraphes comme Lionel Hoche  ...  qui dans un style très personnel a su présenter sans complexe une oeuvre en harmonie avec ce qui le fait se mouvoir et s'émouvoir.
JM Thérond et E Pépin, janvier 1998

Libération

... La pièce de Lionel Hoche, Mirabilis, est plus troublante. ... elle propose un magnifique trio qui se fait et se défait. La danse traîne, nonchalante, s'arrête comme à cours d'énergie ou de désir, alors qu'un organiste distille une musique d'église pauvre. Lionel Hoche dit : "Cette pièce tentera d'alimenter la légende de nos nuits." Cela se pourrait bien, par une poésie d'une étrange tristesse. Ce jeune chorégraphe, lui aussi issu du classique, ne se précipite pas. Il n'est pas encore parvenu à ses fins, mais il avance sûrement vers une danse de l'abandon, lâchée.
Marie-Christine Vernay, le 7 décembre 1997

La Grande Riviera

...  Pendant que la compagnie Lionel Hoche ravie le public avec Mirabilis.
Cinzia Papetti, novembre 1997